Cours aux acteurs

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Steiner, Rudolf
ISBN : 2-88189-192-6
Nbre de pages :
352
N° de GA
282
Traduction :
Alexis, Patricia + divers
Reliure :
Relié
Format :
16 X 24
Communication :
Conférences
Édition année :
2009
Auteur(s) :
Steiner, Rudolf
Langue originale :
Allemand

 

Première partie - L'art de la parole proprement dit

Première conférence, Dornach, 5 .septembre 1924

Former la parole: un art

Le style en art de la parole. Le son en tant que manifestation du spirituel. Poésie lyrique, épique, dramatique. Vocalisation et consonantisation. Les cinq activités gymnastiques des Grecs.

Deuxième conférence, Dornach, 6 septembre 1924

Les six manifestations de la parole

L'introduction du geste dans la- parole, pour rendre celle-ci aussi bien plastique que musicale. Le geste dans son rapport avec le cosmos. Les mouvements mimiques de la scène, en tant que reflets atténués des cinq activités du style gymnastique grec. Étude de l'élaboration du mot d'après le geste. Le ressentir de la disparition du geste dans le son.

Troisième conférence, Dornach, 7 septembre 1924

La parole en tant que geste formé

La prose d'aujourd'hui, produit de la culture cérébrale. L'hexamètre. Dactyles et anapestes. Trochées et iambes. Le drame de style et le drame de conversation.

Quatrième conférence, Dornach, 8 .septembre 1924

Les voies menant au style en art de la parole et dans l'art dramatique à partir de l'organisme de la parole

L'alexandrin: un compromis entre la prose et l'élaboration poétique. Les chemins naturels vers l'ambiance dramatique en partant de la narration: trochées avec irruption du dramatique. L'ambiance drama-tique spirituelle avec une teinte d'épique, en tant que transition menant à l'oeuvre dramatique qui se déroule dans le monde sensible. Scènes tirées du fragment du «Faust» de Lessing.

Cinquième conférence, Dornach, 9 .septembre 1924

« Le véritable secret de l'art du maître consiste donc en ce qu'il anéantit la matière par la forme » (Schiller)

L'élaboration de la forme, l'image et le rythme triomphant de la matière, de la sensation, du sentiment. L'«Iphigénie» de Goethe. Passage

 

Sixième conférence, Dornach, 10 septembre 1924

Le ressentir du son et du mot, par opposition au ressentir du sens
et de l'idée

Le mot tel qu'on le forme, la mimique, le geste. Comprendre en entendant. Entendre en comprenant. Vocalisme et consonantisme. Le son vocalique reproduit une expérience psychique intérieure; la consonne est l'effort de l'âme qui cherche à imiter un processus extérieur ou un objet extérieur, sous la forme du son.


Septième conférence, Domach, 11 septembre 1924


Quelques illustrations pour la mise en pratique de l'art de la parole

Scènes tirées de «Danton et Robespierre» de Hamerling. On crée l'ambiance à partir de la manière de traiter le son.


Deuxième partie - Mise en scène et art de la scène

Huitième conférence, Dornach, 12 septembre 1924

Adaptation intérieure au langage imagé et élaboré de façon plastique

Le naturalisme n'est pas vérité artistique. Stylisation nécessaire d'un personnage comme « Riccaut de la Marlinière » de Lessing. Dans l'art de la scène, il faut s'efforcer d'obtenir une configuration propre du mot, à la place de son actuelle « trans-audibilité » . En face de la valeur artistique propre du mot, il faut, dans l'art de la scène, que la représentation humaine provienne de la mimique, du geste. L'apprentissage de l'artiste dramatique commence dans les meilleures conditions si on pratique la gymnastique selon l'esprit grec. À l'expérience consciente, il faut qu'il se mêle une part instinctive. Pas des instructions, mais des suggestions.

Neuvième conférence, Dornach, 13 septembre 1924


Le style dans le geste

Les points culminants de l'élaboration artistique de la parole, dans l'«Iphigénie» et le «Tasse» de Goethe. - Goethe tente de passer au tableau scénique dans «La Fille naturelle» et «Pandore». - Dans l'art de la scène, l'imitation de la vie est du dilettantisme. - Il faut que le sentiment du style reprenne sa place. - La coordination consciente du geste et de l'élaboration de la parole conduit au style artistique.

 

La parole formée avec art, en tant que manifestation essentielle de l'être humain tout entier. - L'art du mystère élabore toute représentation jusqu'à ces impulsions qui, venant du monde spirituel, pénètrent dans l'homme; mais aussi les impulsions spirituelles jusque dans les détails matériels. - Individualisation de la formation musicale, plastique et picturale de la parole dans les choeurs, jusqu'au degré où elle pouvait signifier des êtres divins tout entiers. Expérience du divin à travers l'homme. Lorsqu'on ne perçut plus les contours des dieux, l'homme se représenta lui-même. Mais il s'est représenté tout d'abord en tant que dieu, en tant que Dionysos. Même au Moyen Âge, l'art théâtral était issu du culte. La représentation des dieux est devenue la représentation des âmes. L'expérience humaine la plus intime est passée dans l'art de la parole, dans la représentation des gestes.

Onzième conférence, Dornach, 15 .septembre 1924

Les gestes et le jeu de physionomie à partir de l'art de la parole

La technique de l'art dramatique. Il ne faut pas exercer la mimique et le geste autrement qu'en accompagnement du ressentir des sonorités, tout exercice corporel physiologique de la mimique et du geste ne peut se faire qu'en s'appuyant sur l'art de la parole. Application de l'eurythmie. Conception religieuse du langage, ainsi que de la mimique et du jeu de gestes qui lui sont liés. Ressentir la position centrale de l'être humain dans l'univers.


Douzième conférence, Dornach, 16 .septembre 1924

Dramaturgie artistique - Ambiances stylisées

Style d'ambiance chez Schiller, dans «Marie Stuart». - Il faut que l'acteur développe son style d'après le style du poème dramatique. L'image scénique doit être stylisée d'une façon qui corresponde à l'ambiance de l'âme.

Treizième conférence, Dornach, 17 .septembre 1924

Le poème dramatique traité comme une partition - Caractéristique et configuration dans l'élaboration de la pièce

Une oeuvre écrite est comme une partition. Comme le musicien exécutant, il faut que l'acteur recrée l'oeuvre. - La gamme des voyelles donne le coloris des sentiments: terreur, compassion, admiration pour la tragédie; curiosité, inquiétude, satisfaction - pour la comédie.


Quatorzième conférence, Dornach, 18 .septembre 1924

L'élément décoratif sur la scène - Stylisation dans la couleur et la lumière

Aristote - Dans sa définition de la tragédie, il y a un reflet de ce qui s'est passé dans les Mystères pour inspirer les hommes. La catharsis par l'expérience du son. Il faut que l'art dramatique redevienne une véritable expérience issue de l'élément psychique humain, incarné dans le langage et dans le geste. ii taut que la configuration de ta scène soit en harmonie avec cet élément. - Stylisation de la décoration. - La décoration de la scène n'est achevée que lorsqu'elle est illuminée par l'éclairage scénique, et qu'on la voit en même temps que ce qui se passe sur la scène. Elle exige une stylisation, non pas d'après la forme et la ligne, mais d'après le coloris et l'éclairage. Dans la couleur vit l'âme. Les . personnages doivent communiquer leurs couleurs et leurs tonalités aux costumes, les éclairages doivent être aménagés d'après les états d'âme des personnages, la décoration doit être organisée d'après ce qu'exige la situation générale.

Troisième partie - L'art dramatique et le reste de l'humanité

Quinzième conférence, Dornach, 19 .septembre 1924

L'ésotérisme de l'interprète dramatique

Il est le fondement de l'élaboration de l'élément artistique issu du monde spirituel. Sans lui s'installent la routine, le maniérisme ou un naturalisme anti-artistique. Il faut que l'acteur soit un instrument et qu'il sache jouer avec l'organisation de son propre corps, mais il faut aussi qu'il soit un homme sensible qui s'intéresse à tout. Il faut qu'il puisse prendre part de toutes ses forces aux choses qui ne deviennent objectives que lorsqu'on leur a donné forme. - Par l'intériorisation, il obtiendra la mobilité artistique. Un moyen pour y parvenir est de se rappeler la forme des rêves, d'avoir sans cesse présentes à l'âme, consciemment, les expériences du rêve. Le geste scénique doit être tiré de l'expérience psychique, de l'impression que produit sur la sensibilité
le drame considéré comme un tout, de la vision générale, onirique, du tableau d'ensemble considéré comme un tout. Imaginations, images, formés imagées appartiennent à l'essence de l'art dramatique.


Seizième conférence, Dornach, 20 .septembre 1924

Comment manier de l'intérieur l'élément dramatique et l'élément scénique - Destinée, caractère et action

Développement historique de l'élément dramatique. L'ancien drame porta à la scène l'action toute-puissante du destin. Un second élément s'ajouta au destin: le caractère. À la ,place des anciens masques apparaissent les masques de caractère. Graduellement, à partir du type, prend naissance le support individuel du caractère. Le destin tout- puissant disparaît et l'action découlant du caractère s'établit, prenant son point de départ sur la scène. La destinée et le caractère, se conjuguant, débouchent alors sur l'action. À l'école d'art dramatique, il devrait y avoir une sorte d'enseignement historique qui parlerait aussi de ces époques où, au commencement de l'ère de la conscience, le drame de caractère prend naissance et se développe en partant du drame montrant l'action, très fréquemment avec un humour élémentaire et populaire. La comédie proprement cite ne pouvait prendre naissance qu'à partir de l'élément caractérologique; elle se prépare dans la culture romaine. Les Grecs avaient la satire et non l'humour libérateur de vie. Si l'on entreprend intérieurement une telle étude, on accède à l'ambiance intérieure et au ressentir permettant de bien mettre en scène d'un côté la tragédie, le genre solennel, d'autre part la comédie. Soutien méditatif avec deux exercices.

Dix-septième conférence, Dornach, 23 septembre 1924

Sentir intégralement les sonorités
Le processus intérieur réel, qui a lieu quand on donne forme à la parole, devrait être perçu au cours de l'apprentissage: comment le corps astral de l'homme saisit le corps éthérique et comment à partir de l'être corporel de la parole dans son entier se détache pour ainsi dire un second être humain, qui se sépare du premier et qui vit dans la parole. Les exercices cultivant le ressentir des sons pour atteindre un sentiment total de ces derniers peuvent conduire jusqu'au mystère même du mot. Là réside un ésotérisme particulier de l'art de la parole. Il faut développer un état d'âme spirituel afin que l'art puisse plonger dans son véritable élément.


Dix-huitième conférence, Domach, 22 septembre 1924

L'élaboration des sons en tant que manifestation de la forme humaine - La manière de traiter le souffle

Deux choses sont nécessaires: la volonté de se plonger dans les premiers éléments, vraiment soutenus par la vie spirituelle, de l'élaboration de la parole et de l'élaboration des gestes et, en plaçant l'art théâtral dans la vie tout entière, la volonté d'implanter dans nos coeurs une disposition qui soit pénétrée de spiritualité. C'est dans la configuration humaine que l'univers se manifeste de la façon la plus significative et la plus intense. Mais l'homme se manifeste dans
l'activité de former la parole et le son. Les sons sont les dieux qui nous enseignent comment former la parole. Mais l'acte de former la parole repose sur l'utilisation de l'air que contiennent les poumons. Quand on parle, on ne doit pas inspirer avant d'avoir utilisé l'air qui est dans les
poumons. Thérapie pour le bégaiement. Mais à ces êtres divins qui sont nos maîtres, les sons, il nous faut pouvoir dédier une vénération religieuse, car il y a en eux, à l'origine, tout un univers. Si nous introduisons la religiosité dans l'art théâtral, nous sommes en mesure d'échapper aux dangers qui accompagnent l'activité artistique et même à l'influence morale corruptrice qui peut lui être inhérente.


Dix-neuvième conférence, Dornach, 23 septembre 1924

Le mot formateur

La sphère du système phonétique représente tout ce qui se rattache à l'ensemble de l'organisation humaine, à partir des organes de la parole. La parole est, en tant qu'organisme total, un être d'une sensibilité complète. Ainsi la parole nous devient-elle toujours plus objective, toujours plus concrète. Si facteur s'absorbe complètement dans le ressentir du son, un abîme le sépare du spectateur qui ne connaît, lui, que la signification de l'idée et non pas la signification du son. Son art devient alors pour lui une sorte de culte, par lequel le spirituel est introduit dans le monde physique.


Avant-propos de Marie Steinerpour la première et la seconde édition

Marie Steiner: Cours d art de la parole pour les participants au cours d'art dramatique

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